Réponse au Mea culpa d'alexandre Motulsky-Falardeau
par Daniel Rochette
Président, Les Éditions Intervention

Monsieur Pierre Paquet,

Voici notre réaction au Mea Culpa de M. Alexandre Motulsky-Falardeau publié dans la dernière édition du Voir Québec. Et ce sera le dernier commentaire que nous ferons sur tout cet imbroglio. Nous dirons simplement que malgré des excuses et un Mea Culpa qui semble des plus obligé, rendant celui-ci caduque à nos yeux, le problème d'une critique objective, juste et compétente des pratiques en art actuel par votre hebdomadaire de Québec reste entier. Entier du fait que M. David Desjardins semble vouloir garder en poste M. Motulsky-Falardeau.

Je comprends que les gens ont droit à l'erreur et qu'une chance de se reprendre doive être donnée au coureur. Mais selon nous et le milieu à l'intérieur duquel nous évoluons, c'est à dire celui des arts actuels, alternatifs et d'avant-garde de Québec, et on ne parle pas seulement ici des artistes spécialisés en installation ou en art performance, la crédibilité et la compétence de votre journaliste furent plusieurs fois remises en cause par ce milieu-même depuis sa nomination à ce poste. Autrement dit, cela fait déjà plusieurs chances que le milieu donne à votre journaliste de se reprendre et corriger son tir. Il suffit de faire un petit tour de la communauté artistique de Québec pour s'en rendre compte. Les artistes de Québec jugent que votre critique d'art n'a pas la compétence,  les connaissances et l'expérience pour écrire dans votre journal. Et il est par conséquent de plus en plus manifeste que le lien de confiance entre votre journaliste et le milieu de l'art actuel et d'avant-garde est aujourd'hui rompu. Beaucoup d'instances et artistes du milieu ont attendu, patienté, voire même conseillé votre journaliste avant d'éclater devant la teneur des propos écrits dans votre journal en juin dernier. Il est maintenant trop tard. D'insister à vouloir garder cette personne en poste ne fait que réduire la notoriété de votre journal dans notre communauté, tout autant que dans d'autres champs de l'art tant les aberrations dites dans l'article initial étaient grosses.

Des guéguerres de clochers, on en veut surtout pas. Ce que l'on souhaite simplement, et le croyons-nous qui est aussi un droit, c'est d'être critiqué par une personne ayant un point de vue éclairé par une connaissance de l'art en général et spécialisé et qui saura saisir les concepts évoluant derrière la simple plasticité d'une oeuvre, qu'elle soit ''belle'' ou pas. Un urinoir dans le fond d'une salle de bain crasseuse n'est peut-être pas beau et possède encore moins de pouvoir artistique, j'en conviens, et là n'est pas son but. Placé dans un musée, il reste toujours le même, un objet de céramique utilitaire. Mais le sens que prend ce nouveau contexte pour cet objet à la base répudiant est autrement plus significatif et transcende l'objet lui-même. Ce que votre journaliste n'a pas vu dans l'exposition d'Yves Tremblay.  Un article d’un autre journaliste sera publié dans la revue Inter, art actuel.  Ce journaliste a bien saisi l’installation de Yves Tremblay.  L’article vous sera transmis pour témoigner de la valeur de l’ ”oeuvre” et donc de l’incapacité de votre journaliste à la comprendre et à l’expliquer.

Daniel Rochette
Président, Les Éditions Intervention
345, rue du Pont
Québec  (Québec)  G1K 6M4